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Apprendre un texte avec la méthode des lieux

Cyrano de Bergerac

La méthode des lieux est vraiment magique ! C’est étonnant qu’elle ne soit pas plus connue et pratiquée ! Peut-être est-ce dû à l’empressement avec lequel nous faisons tous les choses ? Même lors d’un apprentissage, nombre de personnes ne sont pas prêtes à se donner la peine de la mettre en place. Pourtant, si elle nécessite un peu d’entraînement au début, elle est incroyablement efficace quand il s’agit de mémoriser sur le long terme.

Exemple de la tirade du nez

On la présente principalement pour apprendre des listes, mais elle peut également servir pour apprendre des textes. Évidemment, elle ne permet pas d’apprendre le texte par cœur. Pour cela, il faut répéter. Mais en combinant des associations d’idées que l’on peut piocher dans un vers ou une phrase et cette méthode des loci, on peut accélérer l’apprentissage d’un texte et faciliter sa mémorisation. Et s’il est un texte qui se prête merveilleusement à cela, c’est certainement la tirade du nez. Elle est extraite de Cyrano de Bergerac (acte I, scène 4), la pièce d’Edmond Rostand, pièce qui fut représentée pour la première fois en 1897, au théâtre de la Porte-Saint-Martin, à Paris. La voici en vidéo, quelque peu modifiée, déclamée par Gérard Depardieu dans le film de Jean-Paul Rappeneau.

https://www.youtube.com/watch?v=PMVrWMzpzMU

Ici, chaque station de la méthode des lieux peut correspondre à une émotion. Et l’on n’a plus qu’à visualiser ce que dit le texte pour mieux s’en souvenir… Personnellement, j’ai appris ce monologue autour d’une église. Ainsi, chaque fois que je me le récite ou que je le joue, je visualise de petites scènes en tournant mentalement autour de l’église. Mais, rassurez-vous, aucun spectateur ne s’en rend compte… Je vous présente le début.

On y va ?

Cela commence sur le perron, avec Cyrano qui interpelle un jeune homme, le personnage de Christian de Neuvillette.

Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire… oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…

En variant le ton, -par exemple, tenez :

Puis il se montre agressif, en pointant du doigt le malotru. Même si cela ne correspond pas à ce que l’on peut faire sur scène.

Agressif : « moi, monsieur, si j’avais un tel nez,

Il faudrait sur le champ que je me l’amputasse ! »

Il se calme instantanément et lui met alors amicalement la main sur l’épaule en lui présentant une tasse… dans mon imagination.

Amical : « mais il doit tremper dans votre tasse :

Pour boire, faites vous fabriquer un hanap ! »

Puis il devient un peu plus lyrique et utilise ses bras pour mieux montrer ce qu’il veut dire…

Descriptif : « c’est un roc ! … c’est un pic… c’est un cap !

Que dis-je, c’est un cap ? … c’est une péninsule ! »

Et ainsi de suite. Sur « truculent », comme il s’agit de « pétuner », on peut imaginer quelqu’un qui fume. Sur « cavalier », il y a forcément un chapeau. Sur « dramatique », on visualise forcément un nez qui saigne. Etc.

Voici un lien vers ce texte pour vous exercer.

Et pour les autres textes ?

D’autres textes s’y prêtent moins bien, car ils ne sont pas aussi structurés que ne l’est celui-ci. Mais cela est toujours possible. Il faut juste ne pas se donner de limite et libérer son imagination en se montrant extrêmement attentif à la moindre association d’idées, au moindre jeu de mots qui peut surgir du texte. Parfois, il faut même accepter le fait d’avoir en tête quelque image qui ne correspond pas du tout au texte, mais que notre cerveau relie d’une manière ou d’une autre, sans qu’on sache vraiment pourquoi, à un groupe de mots ou à une phrase qu’il faut apprendre.

Ne perdez de vue que ces efforts seront utiles dès l’apprentissage et également à long terme. En outre, si vous avez pris le temps de faire ce travail de recherche d’associations d’idées, il pourra être enrichi par la suite avec plus de facilité. Et qui sait les pépites que vous allez trouver ?

Vous souhaitez une aide sur un texte précis ?

Pour me contacter, vous pouvez envoyer un courriel à contact@memogination.fr.

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